Collection: Marcel Gotène
Artiste peintre, sérigraphe, tapissier, Marcel GOTÈNE (1939 – 2013) est né à Yaba, dans le district d’Abala, au Congo.
Il a fait son apprentissage à l’Ecole de peinture de Poto-Poto auprès de Pierre Lods. Sa vocation est née de son désir ardent de dessiner avec du charbon. C’est ce qui l’incita à intégrer en 1951 l’Ecole de peinture de Poto-Poto.
Deux ans après son entrée dans ce creuset de la peinture congolaise, Gotène présentera des expositions tant à Brazzaville (congo) qu’en dehors du pays.
Il "veille au maintien de l’harmonie entre le minéral et le végétal, l’animal et l’humain, pouvant aller jusqu’à l’osmose". Dans ses tableaux, il relie les diverses formes de vie par analogie biomorphique, avec pour objectif, l'atteinte de la trilogie « paix–amour–joie ». On note l'omniprésence de « l’œil qui voit tout », symbolisé par des ronds ou des ovales ; cet « œil » invitant le spectateur à explorer son milieu de vie, à travers les méandres de la vie. Ainsi, au-delà d'une fonction à priori décorative, se cache toujours un message d’ordre sociologique, politique, religieux ou mystique.
En 1963, à Brazzaville une Française, trouvant que la palette des couleurs de son travail ressemblait beaucoup à celle utilisée par le peintre Jean Lurçat, met en relation les deux artistes. Lurçat, connu pour avoir donné ses lettres de noblesse à la tapisserie, invite Gotène en France. Le jeune congolais s’améliore en travaillant aux côtés du maître, mais se sent isolé, d’autant qu’il ne maîtrise pas encore la langue française. Il monte néanmoins en compétences avant de regagner son pays.
En 1971, admis au Collège technique d’arts graphiques à Paris, il obtient un certificat d’études en sérigraphie. Il fréquente également l'école nationale d'art décoratif d'Aubusson et est un ancien sociétaire de l’Académie internationale de Lutèce de 1973 à 1974. Il y étudie de façon plus académique la tapisserie.
La force des œuvres de Marcel Gotène réside dans son empreinte technique ; des aplats polychromes généralement griffés, des ailes et des serpentes. Naviguant entre le figuratif et l’abstrait, il crée des personnages, des paysages, et des atmosphères au surréalisme déroutant.
Aujourd'hui encore, l'esprit créatif qui a jalonné son existence, demeure pour une large part sous-estimée voire ignorée en dehors du territoire national au Congo.
Le 20 avril 2018, le conseil des ministres congolais a adopté un décret classant toute l'œuvre de l'artiste au patrimoine culturel national, de façon à la protéger du pillage, du copiage des originaux, du plagiat et de la contrefaçon.