Collection: Ezekiel Messou
A final step is to affix the stamp of his establishment in red ink: "Ets qui sait l'Avenir * Réparation des Machines à Coudre * Le Machiniste" ["Establishment who knows the Future *Sewing Machine Repairs* The machinist"]. As Messou puts it, this stamp certifies that he is the author of the composition; it also serves as a sort of copyright: "no one can steal my drawings".
Ezekiel Messou was not a very applied student. At the age of sixteen, escaping his authoritarian father, he left for Nigeria. From 1990 to 1995, he learned to repair sewing machines in Lagos. He chose the mechanics of sewing machines because, in his words, "there are too many fishers, tailors and bricklayers around the lake, whereas no one will know how to do this job.": he wanted to learn something no one knew how to perform in his native town.
To help advance his learning, he started to document all the models of sewing machines that he repaired together with their components in his notebooks.
With time, his drawings have evolved from technical to artistic: he dropped the need of exactitude and started simplifying his machines. The goal was no longer to show the differences between models, but to trace the similarities, the common shape of the sewing machines. His works have evolved from simple, technical drawings into elaborate illustrations characterized by flowing contours and ornate patterns that evoke botanical motifs, in an organic rendition of the machines' inner working.
Today, Messou has two wives and ten children. He runs his own sewing machine repair workshop in Abomey-Calavi, a south Benin prefecture.
His artworks are now held in important collections: The Collection de l’Art Brut in Switzerland owns three of his notebooks containing depictions of over 130 sewing machines: with or without pedal board, series number, logo, technical details, model name, etc. The Lille Modern Art Museum (France) has several work of him also.
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Ezekiel Messou est né en 1971 au Bénin.
Dans son atelier de réparation de machines à coudre, caché aux étrangers, Ezekiel Messou remplit des cahiers d'écolier au millimètre carré avec un inventaire tiré de modèles de machines à coudre.
À l'aide d'un crayon aiguisé avec une lame de coupe, il commence avec des lignes fines, presque pointillées et, une fois le cadre esquissé, il appuie plus fortement. Il continue à dessiner des lignes droites exécutées avec plus de confiance à l'aide d'un tournevis ou d'une clé comme règle. Ensuite, il remplit les surfaces, créant différentes nuances de gris, ajoutant le nom de la marque de machine qu'il dessine, ou le remplaçant par son propre nom ou ses initiales.
Dans une phase finale, il appose le tampon de son établissement à l’encre rouge : « Etablissement qui sait l’Avenir * Réparation des Machines à Coudre * Le Machiniste ». Ce tampon, raconte Ezekiel Messou, certifie qu’il est bien l’auteur de la composition. Il fonctionne aussi comme une sorte de copyright : "personne ne peut me voler mes dessins".
Ezekiel Messou n'était pas un étudiant très appliqué. À l'âge de seize ans, il fuit un père autoritaire et part pour le Nigeria. De 1990 à 1995, il apprend le métier de réparateur de machines à coudre à Lagos. Son choix s’est porté sur la mécanique des machines à coudre car, comme il le dit, « les pêcheurs, les tailleurs ou les maçons sont trop nombreux sur le lac, alors que personne ne saurait faire ce métier... ».
Pour progresser dans son apprentissage, il a commencé à documenter tous les modèles de machines à coudre qu'il répare ainsi que leurs pièces détachées dans des cahiers.
Avec le temps, ses dessins sont passés de techniques à artistiques : il a abandonné le besoin d'exactitude et a commencé à simplifier ses machines. Le but n'est plus de montrer les différences entre les modèles, mais de retracer les similitudes, la forme commune des machines à coudre. Ses œuvres ont évolué de simples dessins techniques à des illustrations élaborées caractérisées par des contours fluides qui évoquent des motifs botaniques, dans une interprétation organique du fonctionnement intérieur des machines.
Aujourd’hui, Ezekiel Messou a deux femmes et dix enfants et tient son propre atelier de réparation de machines à coudre à Abomey-Calavi, préfecture du sud du Bénin.
Ses œuvres font désormais parties de collections importantes : La Collection de l’Art Brut en Suisse possède trois de ses carnets dans lesquels plus de 130 machines à coudre sont représentées ; avec ou sans pédalier, numéro de série, logo, détails techniques, nom du modèle, etc. Le Musée d'art moderne de Lille en France dispose également de plusieurs dessins de lui.
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